lundi 2 mai 2011

Ouest-France, 23 mars 2011, article de Lucile Vanweydeveldt

La sophrologie pour aider les malades du cancer - Quimper

mercredi 23 mars 2011

Anne Le Bihan-Guinet, sophrologue et Annie Sévère, une adepte de cette pratique. Le réseau Onco-Kerne propose trois séances gratuites aux personnes qui le souhaitent. Ces soins de support améliorent aussi le moral des patients.
« Je me sens mieux. Mon corps se détend. Le bien-être est profond. Cela m'aide à surmonter la douleur. » Âgée de 68 ans, Annie Sévère pratique la sophrologie régulièrement. « J'y suis notamment venue après mon cancer du sein. J'avais besoin d'un soutien. Ici, on s'intéresse à moi et pas seulement à ma maladie. C'est un autre regard posé sur le patient. »
« Maîtriser ses émotions »
Le réseau Onco-Kerne de Cornouaille propose à chaque malade atteint du cancer trois séances de sophrologie gratuites. « Cela fait partie de ce que l'on appelle les soins de support, explique Anne Le Bihan-Guinet, sophrologue. C'est une activité facultative qui ne se fait qu'avec l'accord du patient. Cela peut être complémentaire avec certains soins. »
Les motivations des malades volontaires sont diverses : calmer l'anxiété dans l'attente de résultats médicaux, se détendre pour trouver le sommeil, apprendre à maîtriser ses émotions dans les moments difficiles... « Grâce à des exercices de respiration, on peut retrouver un contact avec son corps, et agir sur son comportement, précise Anne Bihan-Guinet. La technique est simple. Le déclic, c'est lorsqu'on arrive à lâcher le mental. »
Pour Annie Sévère, cela a été une révélation. « Je me suis aperçue que je pouvais contrôler mes angoisses. Un an et demi après ma maladie, j'ai ressenti le besoin de continuer. Je suis des cours collectifs au sein d'une association pour personnes âgées, une fois par semaine. Aujourd'hui, je ne peux plus m'en passer. Pendant les vacances d'été, par exemple, les séances me manquent beaucoup. »
Faire de la sophrologie avec le réseau Onco-Kerne, c'est une manière de reconnaître que l'on a besoin d'aide. « Quand on a un cancer, il est parfois difficile d'échanger avec les proches, constate Anne Le Bihan-Guinet. Il faut toujours avoir le moral pour ne pas inquiéter la famille. Pourtant, on ne se sent pas toujours en forme, loin de là. » La sophrologie est aussi un moyen de déposer ses émotions. « Dans un tiroir, j'ai une boîte de mouchoirs, ajoute la sophrologue. Il arrive souvent que les larmes coulent. Mais les gens repartent souvent avec le sourire. Ils laissent leur chagrin s'exprimer. Cela les aide à continuer. »
Être autonome
Avant et après la séance, qui dure 45 minutes, il y a toujours un échange verbal afin de mettre des mots sur le ressenti. « Le temps d'écoute est très important, surtout à l'hôpital. » Anne Le Bihan-Guinet intervient également dans d'autres services comme en psychiatrie, en rhumatologie ou au centre antidouleur. « Je m'adapte aux besoins des malades. En fonction de leur forme physique, je fais des séances plus ou moins dynamiques. À chacun ensuite de continuer, seul. Plus on s'entraîne, et plus on perçoit les bienfaits. Tout le monde est ensuite libre de se servir de cette technique. Le but : vivre le mieux possible. »
Lucile VANWEYDEVELDT.

Les bienfaits de la sophrologie

- Se relaxer
- Optimiser ses ressources personnelles
- Renforcer les aspects positifs de sa vie
- Mieux être au quotidien
- Réapprendre à respirer
- Mieux connaître son corps
- Se protéger des aspects négatifs du stress
- Gérer ses émotions
- Se préparer à des situations difficiles
( examens, entretiens, concours...)